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Romain Desgranges remporte le classement général de la Coupe du monde 2017 !

Le 11 novembre 2017

Une saison en or qui a commencé par une victoire en grand championnat. Romain Desgranges a grimpé « au métier » au Championnat d’Europe 2017 de Campitello di Fassa. Un style d’ouverture plutôt proche de sa zone de confort en finale, des concurrents qui chutent prématurément, et… voilà le Chamoniard qui remporte un 2e titre continentale, après celui glané en 2013 !

 

« J’ai retenu du Championnat d’Europe l’effort, et l’investissement dans les voies, pour aller chercher la meilleure prestation possible. J’ai essayé de remettre ça en place à Villars (première étape de la Coupe du monde de difficulté 2017, ndlr) sans (trop) me soucier du résultat. Ce n’était pas évident dans ces voies avec une ouverture très typée « bloc », où la moindre erreur coûte très chère au classement », réagissait le grimpeur au pied du mur. Deux compétitions internationales, et deux victoires.

 

 

Avec deux breloques dorées dans sa musette, on pourrait croire que Romain Desgranges arrivait confiant sur la 2e étape chamoniarde de la Coupe du monde, les 12 et 13 juillet derniers. Détrompez-vous. Le champion n’avait qu’un mot à la bouche : il était fatigué, hors de forme, et se demandait bien, alors, comment il allait pouvoir jouer la gagne une 3e fois en quelques jours.

 

A Chamonix, en finale, Romain Desgranges est monté au sommet du mur, mais est resté bloqué au pied du podium. « Sortir la voie de finale sur la Place du Mont-Blanc, j’en ai rêvé plus d’une fois. Mais, allez savoir pourquoi, dans mes rêves, la soirée se terminait mieux… », réagissait – un peu amer – le champion, au soir de ce podium manqué. « C’est frustrant, évidemment. J’ai l’impression de n’avoir pas vraiment eu la possibilité de me battre », regrettait le local de l’étape. 

 

 

Le 28 juillet, deux semaines plus tard, la Coupe du monde prenait ses quartiers à Briançon. Toujours fatigué et même diminué physiquement par une douleur à l’épaule et une blessure au doigt, le Français ne prenait pas moins la tête des opérations dès les qualifications : il fut le seul à sortir les deux voies. Dans les Alpes du Sud, Romain Desgranges ne lâchera jamais la tête du classement. « Etrangement, je me suis senti bien en finale. Faut dire que la voie était plus proche de ma conception de l’escalade de difficulté, que ce que l’on rencontre régulièrement en Coupe du monde », confiait le champion. Et alors gagner en France, Romain, ça fait quoi ? « C’est délirant. Le public, toute l’équipe de France, et la Marseillaise… Que d’émotions ! ». Un titre de champion d’Europe et deux victoires en Coupe du monde en un mois : Romain Desgranges était sur un nuage ce début de saison !

 

 

Si l’étape suivante, à Arco (ITA), ne sourit pas au champion français (10e), Romain Desgranges remontait – pour la 3e fois en cinq étapes – sur la plus haute marche du podium à Edimbourg (SCO). « Là où les autres tremblent, Romain est solide. Il a une marge physique sur les autres grimpeurs du circuit cette saison. Et avec l’envie et la confiance qu’il affiche dans les moments clés ces derniers mois, c’est de bon augure pour les trois étapes restantes. Il vise la première place au classement général de fin de saison. C’est un titre qui le stimule beaucoup. Ne faisons pas de plan sur la comète, mais tous les signaux sont au vert pour qu’il parvienne à aller le chercher », expliquait Cécile Avezou, entraîneur nationale de la difficulté. 

 

 

Cécile Avezou ne croyait pas si bien dire. Et si les deux étapes chinoises n’ont pas souri au Français (5e à Wujiang et 22e à Xiamen), le plus dur était déjà fait pour Romain Desgranges. Il lui suffisait de prendre une des quatorze premières places sur la dernière étape pour s’imposer au classement général.

 

Ce soir, c’est chose faite : Romain Desgranges vient tout simplement de marquer l’histoire en devenant le meilleur grimpeur de difficulté de l’année 2017.