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Austral Roc a le vent en poupe

Le 15 mars 2018

Le club Austral Roc est né en 2010 sur le sol réunionnais et compte à ce jour près de 150 licenciés. Jusqu’en septembre dernier, il fonctionnait essentiellement avec une douzaine d’encadrants bénévoles, initiateurs ou BE. Depuis octobre 2017, le club a embauché à mi-temps un salarié ayant une licence professionnelle DEJEPS. Adrien Tapon encadre à ce jour deux créneaux de jeunes grimpeurs et s’occupe des ouvertures de blocs et de voies. Il organise également des sorties et stages en SAE et SNE, pour tous les membres du club.

Habituellement, tout ce petit monde s’entraîne sur la SAE de l’Université du Tampon, à raison de 26h par semaine. L’amplitude horaire n’étant pas extensible (la SAE est utilisée prioritairement par les STAPS ou le SUAPS), le club a également obtenu un autre créneau (2h) sur la SAE d’un lycée voisin. 

Le haut niveau en ligne de mire

Près d’un tiers des adhérents du club pratiquent la compétition. Ils ont entre 7 et 55 ans, avec un pourcentage largement orienté vers la jeunesse, puisque 80% d’entre eux sont mineurs. Des jeunes qui rivalisent avec les meilleurs mondiaux. En effet, l’année dernière, quatre d’entre eux étaient sélectionnés en équipe de France jeunes : Kintana Iltis, Solène Moreau et Iliann Chérif chez les minimes et Lucile Saurel (médaillée de bronze sur le Championnat de France jeunes de bloc 2018 à la Baconnière). Le club fait d’ailleurs parti des « clubs performance » qui sont les opérateurs de terrain de la formation sportive d’un point de vue de l’entrainement et de l’accès au haut niveau (en savoir plus). 

« Dès la création du club, nous avons choisi de rassembler les grimpeurs motivés, de poussins à cadets, pour créer une émulation au sein du groupe des compétiteurs. Ce groupe élite est encadré par Juliette Payet et moi-même, explique Rachid Chérif, président du club. Nous sommes régulièrement accompagnés par des étudiants STAPS formés au club. »

Et le travail paye : lors de la saison passée, trois minimes sur sept et une cadette sur les deux du clubs ont intégré l’équipe de France jeunes et participé aux Championnats du monde jeunes. En catégorie poussin-benjamin Austral Roc prend la première place (2014-2015) puis la 2ème place (2015-2016) du Trophée national. Enfin, de nombreux membres de ce groupe élite sont régulièrement invités par Philippe Gaboriaud dans le cadre du Parcours d’excellence sportive.

« Les résultats de nos grimpeurs sont le fruit d’un travail d’encadrement rigoureux et d’une organisation bien réfléchie au sein du club, poursuit Rachid Chérif. La qualité des ouvertures, leur fréquence et leur variété permettent également à nos licenciés de progresser de façon significative. »

Un club qui séduit la gente féminine

Austral Roc est également un club qui compte aujourd’hui plus de licenciées femmes que d’hommes. La parité au sein des licenciés du club trouverait-elle sa clé dans la constitution du bureau ?

« Il est vrai que depuis quelques années à une ou deux licenciées près, nous avions la parité. A ce jour, nous venons de franchir la barre des 50% de femmes dans le club. Nous ne pensons pas qu’il y ait une volonté délibérée de créer la parité, ni une explication rationnelle à ce constat. L’escalade n’est sans doute pas connotée sexuellement dans l’esprit des gens, et attire autant les garçons que les filles. Il est vrai également que le comité directeur comprend huit femmes pour cinq hommes, confirme Anne Michel, secrétaire du club. »

Obtention d’une aide fédérale au titre du Plan de Structuration Territoriale

C’est pour répondre à un besoin de professionnalisation au sein du club qu’Austral Roc s’est lancé dans ce dossier. « Nous étions préoccupés depuis quelques années par la création d’une embauche. La mise en place d’un mi-temps permettait de soutenir nos bénévoles dans l’encadrement de l’école d’escalade, et surtout de ménager nos forces vives, explique Anne Michel. Nous savions par ailleurs que l’attribution de cette aide financière au titre du PST concernait prioritairement les ligues, puis les clubs avec des postes à temps plein. Nous avons néanmoins décidé d’élaborer ce dossier et cette aide nous a été accordée. »  

Pour se faire, le bureau monte un solide dossier, justifiant l’importance, pour son développement, de cette aide de la FFME à l’encadrement de l’école d’escalade. 

«  Nous avons d’abord mis en avant la qualité de notre formation sportive bénévole. Forts de nos 133 licenciés la saison passée, nous étions le seul club réunionnais et le seul parmi les meilleurs clubs français à ne pas avoir de salarié. Puis, nous avons explicité nos objectifs liés à cette professionnalisation. Il était important, pour nous, de poursuivre la dynamique du club, la qualité de la formation (encadrement et ouvertures de voies) et de proposer de nouveaux créneaux et des sorties, poursuite Anne Michel. Enfin, nous avons présenté un plan de financement pluri-annuel pour assurer la pérennisation du poste à l’issue de cette aide PST, en mobilisant différents leviers (cotisations, stages…). »

Concrètement, cette aide obtenue va permettre, pendant trois années, de soutenir l’embauche d’Adrien Tapon : la FFME participe au financement du salarié, à raison de 2000€ par an, et s’engage également à conseiller et accompagner le club dans sa fonction d’employeur.

Austral Roc a de beaux jours devant lui

Ni la compétition, le haut niveau ou la professionnalisation ne transformeront cependant l’âme d’Austral Roc. Un club créé par une bande de copains avant tout, où règne la convivialité et le partage (surtout des bons gouters et repas lors des grosses journées d’ouverture, organisation d’évènement ou assemblée générale), en adéquation avec la douceur de vivre de l’île.