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Grimpeuses 2019

Le 29 septembre 2019

« La liberté consiste à choisir ses propres contraintes », c’est ainsi que Stéphanie Bodet a exprimé sa vision de la liberté. Samedi, les grimpeuses du rassemblement ont choisi : leurs blocs, leurs méthodes propres à leurs capacités de grimpe et leurs moyens d’expression physiques sur le grès de la Capelle.

La météo capricieuse n’est pas venue pas ternir cette harmonie des sourires, cette vague de dépassement de soi. L’objectif était de grimper, aussi longtemps que le temps le permettait. A 15 heures, lorsque l’averse s’est abattue sur la forêt de la Capelle, la grimpe s’est effacée au profit d’une dizaine de minutes de solidarité afin de rendre à la forêt sa solitude.

Au fil de la journée, les grimpeuses débutantes ont appris des plus avancées tandis que tout le monde écoutait les inspirants récits des athlètes de haut-niveau, accessibles et solaires. En fin d’après-midi, autour d’un bon thé chaud, les femmes ont pu bénéficier du sourire de Julia Chanourdie, qui dans une confession touchante, a exprimé l’alliance entre ses vies d’athlète et de femme en partageant ses doutes et ses moments difficiles avec une rare sincérité. 

Puis les échanges se sont poursuivis au cours d’un bon repas. Discussions autour des divers horizons de chacunes, des sites d’escalade de prédilection, mais aussi de tranche de vie en dehors du rocher.

Lors de l’événement Grimpeuses, entre filles, elles ont grimpé le temps d’une courte journée. Avec aisance, elles se sont libérées, non pas du poids des hommes mais du poids de 2000 ans d’une histoire de préjugés.

Lorsqu’en guise de conclusion de la journée, Cathy Jolibert a posé la question « En quoi est-ce libérateur de grimper entre femmes ? » personne n’a su quoi répondre. C’était pourtant le but de cette journée, de grimper de façon libérée.

« Peut-être qu’il est difficile de mettre des mots sur ce que l’on vient de vivre, sur les émotions bien souvent inhabituelles que l’on peut ressentir. Durant une journée, nous étions ensemble : des grimpeuses mais avant tout des femmes portées par le même désir, celui de s’exprimer, confie Coralie Havas. Évoluer sur le rocher, développer ses idées et échanger autour d’une discussion, d’un bloc, d’un verre. Ensemble, sans un regard que l’on pense parfois à tort être accusateur, nous nous sommes libérées de complexes qui nous collent à la peau. Nous avons évolué sur le rocher, nous sommes encouragées et soutenues parce que nos caractéristiques physiques étaient sensiblement identiques mais avant tout parce que notre désir était le même : grimper avec liberté. »