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Arnas : demi-finales audacieuses et esthétiques

Le 10 juin 2018

Délicatesse pour les femmes

« La voie des femmes offre une escalade variée, explique Cécile Avezou, entraîneur national. Elle impliquait de grimper intelligemment, d’être bien posée sur ses pieds. » Une voie qu’elles seront cinq à sortir.

La première à en offrir la démonstration au public, c’est Hélène Janicot. L’ex-grimpeuse de l’équipe de France, en formation d’ouvreur, a remis les chaussons de compétition juste pour goûter encore une fois au plaisir de grimper sur un rendez-vous d’envergure.

Peu de temps après, Maelys Agrapart, en équipe de France de bloc l’année, dernière fait sensation en sortant la voie à son tour : « Cela fait un mois que j’ai remis mon baudrier. J’avais vraiment besoin de changer d’air après ma mauvaise saison en bloc. La difficulté m’a permis de faire une pause, de renouer avec ma première passion : juste de l’escalade, juste pour le plaisir, et finalement je décroche ma première place en finale sénior. »

Elle sera imitée peu de temps après par la jeune Nina Arthaud : « Je savais qu’il fallait sortir la voie, et je me suis vraiment mise la pression. Finalement elle était moins difficile que je ne l’avais imaginé à la lecture. ».

Puis par Manon Hily et Julia Chanourdie, toutes les deux très à l’aise, réitèrent la performance. « Cette voie était vraiment surprenante, témoigne Julia Chanourdie. C’est vrai qu’elle paraissait plus dure à la lecture, néanmoins, il fallait vraiment assurer et ne pas commettre d’erreurs. Cela dit, je me sens bien à Arnas, c’est ici que j’ai participé à mes premiers Championnats de France senior, en 2012. J’y avais fait un podium. De bon augure pour dimanche. »

La contre-performance de ces demi-finales vient indéniablement de la Championne de France 2017, Nolwenn Arc, qui zippe et termine 9e, à la porte des finales.

Volumes pour ces messieurs

Une quarantaine de volumes ornait la voie des hommes. « Nous avons imaginé une voie alternant les styles, témoigne Michael Fuselier, chef ouvreur de la compétition. Elle pouvait être très perturbante pour certains. La première partie, sur de gros volumes rond est typée bloc physique. Ici, il est impératif de ne pas traîner et de ne pas faire d’erreur technique au risque de perdre beaucoup d’énergie pour la suite. Puis le deuxième tiers est une partie très rési. Enfin la dernière partie, au sommet du mur est un bloc à sensations. »

Estimée à 8b+, cette voie aura en effet séduit les uns, et déroutés les autres. Anatole Bosio sera le premier à aller flirter avec le sommet. Il chute en allant chercher le bac final. Malheureusement, il en faudra plus pour décrocher sa place en finale.

Le premier à se l’offrir, c’est le jeune et très prometteur Sam Avezou. Le talentueux cadet, particulièrement efficace dans les deux premières parties de la voie, arrive rapidement et relativement frais sous le bac final, pour un dernier mouvement aléatoire, avec un jeté sur la droite. Le Massyquois saisi le bac final mais ne parvient pas à contrôler le balan. La performance suffira la finale. Elle est réitérée peu de temps après par Romaric Geoffroy, Arthur Guinet, Jérémy Bonder et même Thomas Johannes.

« C’était vraiment une très belle voie, témoigne Jérémy Bonder. J’étais serein dans ma grimpe, et peut-être un peu trop hésitant sur ce dernier mouvement, que je savais un peu aléatoire. Mais je suis tellement content d’être là et de décrocher ma place pour aller jouer sur les premières Coupes du monde. Cette saison a été compliquée pour moi. Je me suis tellement investi dans ma « reconversion » dans la difficulté, que j’ai subi, il y a peu une période de surentraînement. J’en sors à peine, fort d’une expérience qui m’apprend que seul le plaisir et moteur. Vivement les finales. »

Ils seront finalement quatre à sortir la voie : Romain Desgranges, Stéphane Hanssens, Gautier Supper qui signe un petit retour à la grimpe, « juste pour le plaisir de participer à une belle compétition », et enfin le jeune Nao Monchois : « J’avais quelques doutes en arrivant sur cette compétition. C’est vraiment une belle récompense pour moi d’être en finale, d’aller me mesurer aux leaders mondiaux sur les Coupes du monde. Demain, ce ne sera que du bonus. »

Retrouvez les résultats complets des demi-finales