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Entraineur de l'Equipe de France handi-escalade, Sébastien Gnecchi tire sa révérence

Le 3 mars 2022

Depuis dix ans à la tête d’une équipe de France handi-escalade qu’il a montée en seulement quelques mois, Sébastien Gnecchi a progressivement permis aux personnes en situation de handicap de se faire une place dans le milieu de l’escalade française et internationale. Il quitte aujourd’hui ses fonctions. Retour sur une période de sa vie riche en émotions et en médailles !

Professeur d’éducation physique et sportive mais également ingénieur du sport, c’est en mai 2012 que Sébastien Gnecchi débute son aventure à la FFME en tant que prestataire. Sa mission : développer l’handi-escalade. Après une première compétition internationale en France en 2003 et les premiers Championnats du monde organisés par l’IFSC à Arco (ITA) en 2011, l’handi-escalade écrit ses premières lettres. Mais, déjà, les Championnats du monde en septembre 2012 à Paris Bercy se profilent à l’horizon. En seulement quatre mois, Sébastien Gnecchi doit donc relever son premier défi et constituer une équipe de France handi-escalade capable d’y participer ! Un premier challenge qui s’annonce compliqué, comme il le confie lui-même : « J’ai eu une grosse remise en question pour savoir comment entrainer les personnes en situation de handicap, pour comprendre comment cela se passait au niveau de l’IFSC et dans les autres fédérations afin de pouvoir monter ce projet dans un temps très court ». Avec une première place pour Nicolas Moineau (déficient visuel) et une troisième place pour Mathieu Besnard (déficient physique) lors de ces Championnats du monde, il semblerait que le défi ait été pleinement relevé ! Mais obtenir des médailles n’est pas son unique objectif, « dès 2012, nous avons travaillé avec la FFME et l’IFSC au niveau du règlement afin de promouvoir l’handi-escalade et aussi d’intégrer les épreuves handi avec celles des « valides » au sein d’une même compétition, ce qui reste exceptionnel dans le monde du sport. » Là encore, défi relevé !

Lors de ce Championnat du monde, Sébastien Gnecchi comprend très vite le potentiel de son équipe et l’importance du développement de la pratique. Il rejoint alors la commission « paraclimbing » à l’IFSC afin de contribuer à la réécriture des règlements et à la classification des grimpeurs en situation de handicap. Il présidera cette commission quelques années après son arrivée et ce, jusqu’en 2020.

Au fil des compétitions et des performances remarquables, l’équipe de France handi-escalade continue à susciter la curiosité et l’intérêt des clubs et les poussent de plus en plus à favoriser l’accès aux personnes atteintes de handicaps au sein de leur structure et ainsi permettre le développement de la pratique pour tous. D’autant plus que « la complicité entre les grimpeurs et moi, l’entraineur, les a beaucoup touchés ». Les premiers Championnat de France en 2016 à Massy ont également été un grand aboutissement : « les grimpeurs étaient tous surmotivés à l’idée d’être le premier champion de France handi-escalade de l’histoire ».

La même année, seulement quatre ans après la création de l’équipe, la France devient la meilleure nation mondiale à l’occasion des Championnats du monde 2016 à l’AccorHotels Arena. Statut qu’elle ne perdra pas après les championnats du monde à Innsbruck (2018), Briançon (2019) et Moscou (2021) et qu’elle conserve aujourd’hui encore. Entraineur de l’équipe de France handi-escalade depuis sa création, Sébastien Gnecchi a vu son équipe évoluer au fil des années, remporter un grand nombre de titres et a surtout permis de mettre la lumière sur les grimpeurs en situation de handicaps.

Il quitte aujourd’hui sa place d’entraineur pour devenir chef d’établissement dans un collège avec cette même volonté qui le caractérise, celle d’accompagner les élèves dans leur scolarité, comme il pouvait le faire avec ses athlètes. Sébastien Gnecchi va donc continuer à s’engager pleinement dans ses projets, dans lesquels nous lui souhaitons beaucoup de réussite !

« Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé dans ce projet, la fédération, les bénévoles au sein des clubs et tous les grimpeurs avec qui j’ai partagé de bons moments en compétition ».

« Un grand merci à Sébastien pour son investissement sur cette magnifique équipe de France, ses résultats exceptionnelles, mais aussi pour son travail au sein de la FFME, afin de faire avancer cette discipline sur le plan international. La FFME a œuvré pour mettre en lumière l’handi -escalade, notamment lors des épreuves des Championnats du monde organisée deux fois à Paris-Bercy (2012 et 2016), mais aussi à Briançon en 2019. La FFME vient d’obtenir auprès du ministère des sports la reconnaissance de sportif de haut niveau pour nos athlètes, et est sur le point de recevoir la délégation de pouvoir pour cette activité. Le projet est de soutenir l’IFSC pour que le para-escalade devienne une discipline olympique en 2028 à Los Angeles. Le para-escalade va donc énormément évoluer dans les années à venir, tout l’enjeu va être de conserver le niveau d’exigence et de performance de cette équipe que Sébastien a su mettre en place. Son successeur va avoir une lourde tâche, mais quel beau challenge pour un entraineur », a tenu à réagir Pierre-Henri Paillasson, Directeur technique national de la FFME.