Akiyo Noguchi et Gabriele Moroni, en or à Hachioji (JPN)
Le 3 juin 2018
Fanny Gibert en tête des qualifications.
Côté féminin, Fanny Gibert s’offre une très belle performance sur les qualifications. Elle sort tous ses blocs et prend la tête du classement provisoire aux côtés d’Akiyo Noguchi (JAP), Miho Nonaka (JPN) et Katja Kadic (SLO).
Chez les hommes, les circuits proposés paraissent très difficiles et la réussite se fait moins observée. « C’était un tour très dur et exigeant, confirme Manu Cornu, qui prend la 9e place du classement provisoire. Il impliquait de rester vraiment concentré du début à la fin pour faire la différence. Je m’en sors bien. Je pense même que j’aurais pu faire mieux. Je reste néanmoins content de ma grimpe et de mon état d’esprit. »
Mickael Mawem, 15e des qualifications décroche également sa place en demi-finale. Alban Levier en revanche passe à côté de cette compétition et se termine cette étape à la 35e place.
La déception des demi-finales
Fanny Gibert n’aura pas réussi à se transcender cette fois-ci pour décrocher sa place en finale.
Un premier bloc à vue annonçait pourtant le meilleur, mais les deux suivants, qui resteront non validés par la Française, lui couteront sa place en finale. Une place qui se joue aux essais que Fanny perdra dans le 4e bloc.
« Fanny est très en forme, c’est indéniable, soutient Daniel Du Lac, entraîneur national du bloc. Elle est très régulière : 3ème sur la précédente épreuve, deux fois 5e, et deux fois 7e. Elle est toujours très motivée et c’est vraiment positif. En revanche, par rapport à ses principales concurrentes, elle manque d’expérience à ce niveau. Surtout d’expérience en position de leader. La maturité en bloc est particulièrement importante pour garder son calme, trouver vite les solutions. Elle permet de toujours optimiser son escalade en grimpant avec ses qualités, de trouver le geste juste en toutes circonstances. Fanny sait tout faire, mais aujourd’hui, elle n’a pas su le faire au bon moment. »
« Je la sentais pourtant bien cette compétition, avec ses ouvertures techniques qui pouvaient bien me convenir et ses blocs de finale intenses comme nous n’en avions pas vu depuis longtemps, confirme Fanny Gibert. Mais en demi-finale, j’ai fait quelques petites erreurs. Comme toujours, les places de finale se sont jouées à peu de choses. Je me sens frustrée de pas avoir pu grimper en finale, car je sais que je pouvais faire une super compétition. Mais je suis contente de ma régularité. Etre systématiquement en finale ou à ses portes à ce niveau-là c’est énorme. Je sais que je peux faire encore mieux. Alors, patience ! En attendant, je me suis régalée à regarder ces finales. Elles m’ont motivée encore plus. Pour moi, l’essentiel est que je m’éclate sur tous les tours, quel que soit le résultat. »
Côté messieurs, Mickael Mawem voit lui aussi les portes de la finale se refermer à ses pieds. 7e de cette demi-finale, il analyse sa performance : « C’était une compétition très exigeante techniquement et physiquement. Sur cette demi-finale, mon objectif était fixé sur ma grimpe et mon état d’esprit. Du relâchement, des prises de décisions rapides et du plaisir quoi qu’il arrive. Du coup, je pense avoir fait ce que je pouvais faire aujourd’hui. Il est certain que j’ai le niveau de faire tous les blocs, mais comme toujours la difficulté est de le faire en moins de 5 minutes. Et maintenant, c’est repos, pour faire en sorte d’arriver dans les meilleures conditions la semaine prochaine à Vail. »
Manu Cornu se classe 18e.
« Les blocs proposés ici étaient particulièrement exigeants, intenses. Néanmoins, j’ai pu observer un manque de fluidité, d’économie et de rondeur dans leur escalade, analyse Daniel Du Lac. Pas tout le temps et pas sur tous les blocs, mais à ce niveau, la moindre erreur sur un bloc et la réussite s’échappe. L’équipe de France de bloc cumule néanmoins six 7e places. Cette équipe se reforme petit à petit et acquiert la confiance qui permettra d’être bientôt de l’autre côté de la ligne sur la feuille de résultats. Grimper en confiance en étant sûr de soi est un élément essentiel à haut niveau. Cette confiance fait défaut à nos grimpeurs. C’est là-dessus que nous travaillons avec Jacky Godoffe pour leur apporter des situations et des conseils qui les renforcent. Cela prend du temps. La France reste une nation forte, très regardée par nos adversaires. Les Grimpeurs de l’équipe à travers leurs valeurs, leur attitude et la qualité de leur grimpe gagnent le respect et l’admiration de nos adversaires. On ne gagne pas aujourd’hui, mais tous savent les Français capable de meilleures performances. Fanny est clairement dans les leaders mondiales capables de gagner! Mickael, ici, Manu et Alban auparavant dans la saison peuvent eux aussi accrocher une victoire. La roue tournera bientôt en faveur de nos Français. »
Au final, Akiyo Noguchi (JAP) remporte cette étape à domicile et Gabriele Moroni (ITA) s’impose chez les hommes.