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Audit des SNE de la Haute Loire, une démarche novatrice

Le 8 juillet 2021

La semaine dernière, Jean Luc Rigaux, Président du CT 42-43, François Carton, BE 2 et salarié du CT, et Michel Raquin, BE 1, bénévole, ouvreur et président du club Escapilade à St-Etienne, étaient au siège du Département de la Haute-Loire du Puy-en-Velay pour effectuer la restitution de l’audit général des SNE de la Haute-Loire mené par le CT Loire-Haute Loire de la FFME.

Tout commence par l’histoire et l’évolution très différente de deux CT voisins :

Le CT de la Loire est très actif, qui entretient avec le Conseil Départemental un véritable partenariat permettant de reconduire, tous les 3 ans, un contrat d’objectifs qui, entre autres, accompagne toutes les communes propriétaires dans le développement et l’entretien de leurs SNE.

Le CT de Haute-Loire, où la situation est bien plus complexe. Le département recèle de nombreuses falaises, dont certaines très attractives ainsi que 5 clubs plutôt dynamiques (comptants quelques 500 licenciés). « Néanmoins, le CT du département battait de l’aile et personne ne souhaitait en assurer et assumer le fonctionnement, explique Jean-Luc Rigaux, si bien qu’en 2017, une ultime décision a été prise avant son sabordage en opérant le déconventionnement systématique de toutes ses SNE. Un site a donc fermé par arrêté municipal. Pour éviter une mise sous tutelle contraignante, le CT fait appel à nous, ses voisins de la Loire, pour envisager une fusion comme le permettent désormais les statuts. »

Le temps d’étudier, de consulter et de procéder dans les règles, et la fusion des deux départements en un seul Comité Territorial Loire Haute-Loire (42-43) est actée en AG en mars 2019.

« Nous sommes donc repartis d’une page absolument blanche, poursuit Jean-Luc Rigaux. La solidarité et la dynamique ont toutefois rapidement repris le dessus avec un CT 42-43 de 2800 Licenciés, pour 24 clubs, 4 salariés et 27 SNE. »

Très rapidement, le nouveau CT prend attache avec les élus et les services de la Haute-Loire. L’escalade, perçue comme une activité qui a pleinement sa place dans le « paysage sport-tourisme », permet un accueil cordial et ouvert. L’écoute et les échanges sont de qualité. La co-construction fonctionne, à noter tout de même que la stratégie politique et les modes opératoires des deux départements n’étant pas identiques, le CT ne peut pas « dupliquer » ce qui avait déjà été réalisé dans la Loire.

Toutefois avant d’envisager quoi que ce soit, les services sports et tourisme du Département 43 ont souhaité disposer au préalable d’une vue précise et complète de la situation. Arguant que la FFME est la seule dépositaire de la délégation Ministérielle de l’escalade, CT 4243 se voit confier la réalisation d’un audit général des 19 SNE de la Haute-Loire. Le Département prend à sa charge l’intégralité du coût de l’opération qui sera menée par François Carton, salarié du CT, et Michel Raquin, bénévole et grand équipeur sur toute la région depuis plusieurs décennies.

Il faudra 18 mois aux deux experts pour mener à bien cette lourde tâche. Une fiche type de renseignements est élaborée (la même pour chacun des 19 sites) pour chaque SNE, chaque voie est auscultée. L’historique est recherché, des centaines de photos sont réalisées (notamment avec un drone). Les BE locaux sont consultés, et petit à petit, site après site, les recommandations et perspectives de réhabilitation et/ou de développement sont décrites et chiffrées avec précision.

En juin 2021 ce travail d’audit est abouti et présenté au siège du Département de la Haute-Loire du Puy-en-Velay devant une élue du Conseil départemental, accompagnée de ses directeurs de services tourisme / sport / juridique, ainsi que les représentants de toutes les communautés de communes ayant un SNE sur leur territoire, un représentant de la DRAJES (ex DDCS / DDJS), un BE indépendant et le responsable de la CDESI, qui orchestrait l’ensemble.

« Le travail de fond mené par notre CT a été unanimement salué, témoigne Jean-Luc Rigaux. Il constitue aujourd’hui le socle pour une action généralisée et sereine de remise à niveau des sites en préalable à la mise en place de contrats d’entretien (là où il n’y en a pas) et à la promotion de l’ensemble via un projet de topo mêlant l’édition papier et numérique au travers de la modélisation 3 D des sites que nous proposons. En résumé, c’est un travail complet porteur de belles perspectives pour le développement de l’escalade. »

C’est ainsi que les services du Département avec l’appui du CT 4243 (et/ou inversement) propose de passer maintenant à la « phase II », sous la forme d’un plan départemental général et coordonné de développement des SNE selon une procédure incontournable et identique pour tous.

Ainsi,

1 – Chaque EPCI doit en préalable, si ce n’est pas le cas, se rendre maître du foncier (afin de régler tout litige, ambiguïté, anomalie), garantir le libre accès au site, prévoir et maitriser le stationnement, offrir un accès stationnement « correct » et mettre en place une signalétique selon une charte Département / CT FFME 42-43.

2 – Chaque EPCI est non seulement fortement incité par le Département à procéder à la mise en place d’un contrat d’entretien, condition siné qua non pour que chaque site puisse être pris en compte dans le PDESI et recevoir en retour un accompagnement financier.

3 – Chaque EPCI doit – si nécessaire – remettre à niveau et développer son (ses) SNE selon les recommandations formulées par le CT 4243 dans son audit.

4 – Pour réaliser les travaux chaque EPCI a la liberté de faire appel aux services du CT 42-43 ou de tout autre structure, notamment les BE locaux qui pour certains opèrent déjà sur certains sites.

5 – Sur cette base, le Conseil Départemental de la Haute-Loire fait passer la subvention de fonctionnement annuelle du CT du niveau B (6000 €) au niveau A (12000€) prenant ainsi en charge le temps d’expertise/conseil du CT auprès de chaque EPCI. Elle garantit également un financement égal à 50 % à chaque EPCI pour la remise à niveau de l’équipement. Si le rééquipement est réalisé par une autre structure que le CT, le financement ne sera débloqué qu’après le constat de bonne exécution des travaux par le CT 42-43.

Par ailleurs, elle prend à sa charge la promotion du réseau départemental des SNE en finançant intégralement la modélisation 3D de chaque site, selon le procédé mis au point conjointement par le CT 42-43 et la société savoyarde VR3D consistant à topo-photographier avec un drone spécialement équipé chaque SNE pour restituer une vue numérique en 3D de la SAE sous toutes ses faces avec toutes les voies tracées (code couleur par difficulté) le tout accompagné d’infos techniques et pratiques. Ainsi que la réalisation un topo mixant édition papier et édition numérique dans un second temps. En attendant la sortie du topo papier le pdf de chaque site sera gratuitement accessible en ligne.

Enfin, cerise sur le gâteau, cette restitution s’est terminée avec la suggestion de faire du site des Ollières, celui qui a été fermé après le déconventionnement général, l’opération pilote du projet général.

Un travail prometteur, qui augure de belles sorties falaises dans ces magnifiques départements !