Bassa Mawem est vice-champion du monde 2018
Le 14 septembre 2018
Qualifications de la vitesse
Anouck Jaubert était sans nul doute une des athlètes les plus attendue de ces Championnats du monde de vitesse. Numéro 1 mondial de la discipline et vainqueur de la Coupe du monde 2017, la Française commence les qualifications par un run en 9 secondes, puis se rattrape dans son deuxième essai. « Anouck a très bien réagit, en 7’’78, elle prend le deuxième temps des qualifications, assure Sylvain Chapelle, entraîneur national en charge de l’équipe de France de vitesse. Malgré une longue semaine de compétition, la leader de la discipline était en forme. »
Dans la même catégorie, Victoire Andrier signe le 11e meilleur temps, en 8’’30.
En revanche, la déception est lourde pour Aurélia Sarisson qui termine 17e et première non qualifiée pour les phases finales pour deux petits centièmes. Egalement en lice dans l’épreuve pour jouer le classement combiné, Manon Hily réalise un faux départ et termine 86e de cette épreuve.
Chez les hommes, Bassa Mawem s’offre lui aussi le deuxième meilleur temps des qualifications. Son frère Mickael Mawem ainsi que Manu Cornu, tous deux en lice dans cette épreuve, terminent respectivement 24e et 35e.
Phases finales de la vitesse
Anouck Jaubert est la première à prendre le départ dans son run de 8e de finale. Un run qui commence bien. « Mais elle fait une erreur technique à mi-voie, analyse Sylvain Chapelle, en se plaçant de profil au lieu de se mettre de face. Une subtilité qui lui fait perdre son rythme. Elle ne parvient pas à revenir sur sa rivale, et abandonne. » Anouck Jaubert termine à une très amère 15e place sur ces Championnats du monde. « Elle était pourtant en forme physiquement, confirme Sylvain Chapelle, mais la gestion des trois disciplines à un niveau très élevé, tout au long de la semaine, n’a pas été simple. C’était la première fois qu’elle gérait une compétition si complète. Il va falloir réagir pour bien finir la saison sur les deux dernières étapes de la Coupe du monde. »
Quelques minutes plus tard, Victoire Andrier chute dans sa voie, et se classe 16e.
L’argent pour Bassa Mawem
La pression pèse sur les épaules de Bassa Mawem, dernier espoir de médaille français dans la discipline. La chance lui sourit dès les 8e de finale, où il s’épargne un run en remportant ce premier duel suite au faux départ de son adversaire.
Puis, Bassa Mawem s’engouffre dans une spirale vertueuse. Un run en 5’’71 en ¼ de finale, puis un 5’’63 en demi-finale qui le propulse en finale, face au recordman du monde Reza Alipourshenazandifar (IRI). Le départ est donné et les deux meilleurs mondiaux sont au coude-à-coude jusqu’au top de la voie. « Mais, porté par l’envie de gagner, Bassa se précipite. Il veut en finir un peu trop vite, explique Sylvain Chapelle, et il se penche un peu trop en avant, ce qui l’empêche de prendre correctement appui sur son pied. Bassa manque le buzzer. Il décroche l’argent. » Le Russe Stanislav Kokorin complète ce podium.
« Le chemin qui m’a mené à cette médaille a été long et tortueux, confie Bassa Mawem, en effet, il y a 21 jours, je me suis déchiré les adducteurs. Une blessure qui m’a privé d’entraînement pendant un trop long moment. J’ai repris concrètement l’escalade en arrivant à Innsbruck. J’étais incapable de me situer en terme de niveau. Bref, si j’avais dû parier sur moi, je ne l’aurai pas fait ! Mais finalement, mes sensations étaient bonnes, dès le premier run de qualifications. Puis, au fur et à mesure de la compétition, j’ai réussi à me détendre, à me libérer. Je me suis appliqué à prendre chaque tour comme le premier. Je me répètais mentalement toutes les étapes d’un run : « pousser droit dans l’axe ici, accélérer là, et surtout, attendre le bip ». Cependant, ce qui m’a le plus marqué sur cette compétition, c’est l’ambiance. J’ai commencé cette compétition comme un Français en Autriche, mais au fur et à mesure des runs, j’ai eu l’impression d’être à domicile, tellement j’ai été porté par le public. Porté par les Français bien sûr, mais également par toutes les autres nations, et surtout par mon frère, qui crie tellement fort que je peux l’entendre à des kilomètres. Cette incroyable ambiance m’a vraiment tiré vers le haut. Au fil de la compétition, j’ai eu des pensées pour les jeunes que j’entraîne, pour ma famille, pour mon employeur, toutes ses personnes qui me soutiennent au quotidien. Que de bonnes vibrations. Finalement c’est Reza qui l’emporte, je suis content pour lui car il le méritait aussi. Ce fut, pour moi, une compétition parfaite. »