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Chamonix 2018 : du bronze pour Bassa Mawem en vitesse

Le 12 juillet 2018

La lumière ocre de la fin de journée éclaire le Mont-Blanc. La température est douce, la Place du Mont-Blanc pleine à craquer. Christopher Hardy, speaker star de l’escalade française, s’essaye à chauffer une foule déjà conquise. Dans ses plus belle soirées, Chamonix est sans nul doute la plus belle scène que connaît l’escalade mondiale. Et ce 12 juillet, au pied du Toit de l’Europe, le crépuscule a quelque chose de divin.

 

Le décor est prêt, ne reste plus qu’à faire entrer les acteurs. Cinq grimpeurs de vitesse représentent la France ce soir au pied de la voie du record. Chez les femmes, Victoire Andrier, Aurélia Sarisson et la solide numéro 1 mondiale, Anouck Jaubert. Chez les hommes, Guillaume Moro et le vainqueur de la Coupe du monde de Tai’an, Bassa Mawem. Les têtes d’affiche de la discipline ont toutes répondues présentes en qualification : 20h30 sonne, que les hostilités commencent.

Stupeur et tremblement 

Coup de tonnerre dans le clan français. Tour à tour, les deux espoirs de l’équipe de France féminine sortent de la compétition. La médaillée d’argent de Villars, Victoire Andrier, ne profitera pas de l’élan de son premier podium international et sort face la Polonaise Aleksandra Kalucka. 

 

Plus terrible encore, Anouck Jaubert est à la peine dans son duel face à la Chinoise MingWei Ni. Une erreur en milieu de voie. La Place du Mont-Blanc frémit. Mais la championne se ressaisit et revient sur sa concurrente. Hésitations des deux côtés en fin de voie et nous observons, incrédules, la numéro 1 mondiale et vainqueur de trois étapes de la Coupe du monde cette saison, perdre son duel de 1/8e de finale. Personne n’ose y croire. Ni le public, stupéfait. Ni même Anouck Jaubert, qui doit regarder une deuxième fois le chronomètre pour prendre acte de sa défaite. Cruelle épreuve de vitesse. Ses larmes n’y feront rien : le public français ne verra pas une de ses plus grandes championnes gagner face au Mont-Blanc.

 

Aurélia Sarrison nous redonne le sourire. La jeune femme trouve son chemin dans les dédales de ces phases finales. Victoires sereines en 1/8e, puis en quart de finale et la jeune grimpeuse se retrouve propulsée dans le dernier carré, une médaille en ligne de mire. Malheureusement, la dernière marche sera trop haute : battue à la régulière en demi-finale, elle s’écroule dans la petite finale et ne parviendra pas à accrocher sa première breloque internationale. Dommage. 

 

 

 

 

« C’est un peu dommage oui, mais Aurélia signe un très beau parcours ce soir, c’est tout de même très positif. Dommage surtout pour Anouck et Victoire, mais c’est le jeu de la compétition : il y a des soirées qui sourient à l’équipe de France. D’autres moins», assume Sylvain Chappelle, entraîneur de l’équipe de France de vitesse.

L’écrin scintillant de cette 5e manche de Coupe du monde n’aura pas suffi à faire briller l’équipe de France féminine de vitesse.

 

Au sommet ce soir, la Polonaise Aleksandra Rudzinska remporte la mise face à Anna Tsyganova (RUS), quand Mariia Krasavina (RUS) termine en bronze.

Le bronze au bout de la voie

Si Guillaume Moro ne crée pas la surprise face au Chinois Qixin Zhong, Bassa Mawem connaît un destin plus heureux dans ce dernier round. Solide dans ses premiers tours, il impressionne de fluidité et intègre sans trembler le dernier carré. Malheureusement, il ne prendra pas le meilleur en demi-finale face au futur vainqueur de l’étape, l’Ukrainien Danyil Boldyrev. 

 

 

 

Si le Russe Dmitrii Timofeev termine en bronze, c’est bien Bassa Mawem qui sort victorieux de son duel face à Qixin Zhong et qui s’empare de sa première médaille internationale en France. « C’est à la fois un résultat très positif après une étape ratée en Suisse la semaine passée et à la fois un peu rageant : il est le plus solide sur l’ensemble de la compétition, dommage que cela ne concrétise pas par une victoire en fin de parcours », relativise Sylvain Chapelle.