ENAF : courses en Haute-Maurienne
Le 27 mars 2018
C’est pour préparer leur future expédition, en septembre prochain aux confins de la Cordillère Darwin, dans la partie la plus australe de la Patagonie, que l’équipe nationale d’alpinisme féminine s’est rendue en Haute-Maurienne les 20 et 21 mars derniers.
« Ce fut un stage volontairement éprouvant pour l’équipe, explique Antoine Pécher, cadre technique national et guide de haute montagne en charge des équipes nationales d’alpinisme de la FFME. Nous avons donc profité des exceptionnelles conditions d’enneigement de la Haute-Maurienne pour tester le matériel et les techniques de chacune dans des conditions difficiles. Il faut dire que la Cordillère de Darwin est un endroit magique, sauvage et très peu exploré du fait d’une météo souvent compliquée qui n’offre que de courtes fenêtres propices à l’exploration. Ce stage sur deux jours sur les hauteurs de Bonneval-sur-Arc, avec nuit en bivouac donnait comme un avant-goût de ce qui nous attend Outre-Atlantique. »
Au programme, une voie dans la neige, un bivouac fort éprouvant physiquement, puis une traversée sur arrête (Roc du Mulinet). Le tout dans des conditions difficiles, avec des sacs relativement lourds (skis, matériel de bivouac, repas, …).
« En Europe, on est surtout habitué à pratiquer un alpinisme « confortable », avec des nuits en refuge. Mais mardi soir, au cœur de la montagne, il faisait – 18°C, et la neige arrivait à mi-cuisse. Le mauvais temps est arrivé au moment où nous commencions à installer notre bivouac. Nous étions fatigués, et pourtant il fallait encore creuser nos abris pour la nuit, poursuit Gael Bouquet des Chaux, guide de haute montagne et encadrant de l’ENAF. C’étaient des conditions optimales pour cette expérience en situation difficile. Elle a initié une certaine prise de conscience de ce qui peut nous attendre en Patagonie.»
De petites grottes creusées à même la neige hébergeront nos alpinistes pour cette nuit fraîche. Une mise en situation qui va permettre d’ajuster les préparatifs avant septembre.
D’ici là, plus de stage, mais des courses « à la carte » et en petit groupe pour optimiser la préparation des futures exploratrices.