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L’escalade sur ordonnance, une parenthèse dans la crise sanitaire

Le 11 mars 2021

A la mi-janvier, la situation sanitaire en France a poussé les autorités à fermer les salles de sport au public, aux écoles d’escalade et aux scolaires. L’escalade sportive, comme tant d’autres sport, a été mise à l’arrêt pour un temps indéterminé, que ce soit pour les adultes et pour les enfants.

Néanmoins, certains publics particuliers bénéficient de dérogations et continuent de pratiquer l’escalade en salle. Il s’agit des sportifs professionnels ainsi que des personnes souffrant de pathologies chroniques sévères et qui bénéficient de cours d’escalade sur prescription de leur médecin traitant. Dans les Hautes-Alpes, à Gap et Guillestre, un créneau pour les personnes atteintes d’affection longue durée a été ouvert.

L’escalade thérapeutique

Cela fait quatre ans que Valérie Chauvet, psychomotricienne, BE escalade et membre du comité FFME 05, a mis en place ces créneaux de « sport sur ordonnance » et encadre ainsi chaque semaine une trentaine de patients âgés de 40 à 75 ans affectés par des pathologies allant de la cancérologie à la neurologie en passant par la rhumatologie.

« La situation sanitaire actuelle n’a pas modifié nos habitudes : nous avons suivi les recommandations ministérielles et maintenu le « sport sur ordonnance » même en intérieur. Il faut dire que ces séances représentent une véritable bouffée d’oxygène pour ces pratiquants, confie Valérie Chauvet. Sur le plan physique, on note un vrai gain face aux douleurs ressenties et sur la mobilité articulaire. Les personnes reprennent doucement confiance en elles et en leurs possibilités. Il est donc indispensable de maintenir cette activité pour ce public particulier. »

L’assiduité sur ces créneaux « sur ordonnance » témoigne en effet de leur importance pour les personnes malades. « Ici, on ne cherche pas la performance. On se reconnecte à son corps, à son souffle, au goût de l’effort aussi parfois. Les patients viennent aussi chercher un appui moral face à la maladie. Tous sont bien conscients des raisons pour lesquelles ils pratiquent dans ce groupe, mais personne ne se focalise sur la maladie : les pratiquants sont très solidaires les uns envers les autres et c’est soutenant dans le contexte actuel. Je sais que désormais, ils s’appellent entre eux et s’organisent des sorties », témoigne Valérie Chauvet.

Des créneaux soutenus par le comité FFME

Aujourd’hui, l’activité coûte 140 euros à l’année et n’est pas remboursée par la Sécurité sociale, elle peut néanmoins être prise en charge par certaines mutuelles. De nouveaux textes sont attendus pour une prise en charge partielle par la Sécurité sociale notamment pour le diabète et le cancer du sein, puisque certains textes préconisent le sport comme un médicament.

Il faut savoir que le sport est aujourd’hui reconnu par la Haute autorité de santé pour limiter les récidives des cancers, réduire l’inflammation dans les maladies chroniques et favoriser une meilleure tolérance aux traitements. Le comité FFME Hautes-Alpes soutient cette activité thérapeutique et bénéficie de subventions, notamment d’un financement de la fondation de France, de l’Agence régionale de Santé et de la ligue FFME PACA dans le cadre du Centre national pour le développement du sport et de la Caisse Primaire d’assurance maladie. A noter également l’implication des marques EB et Petzl.