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Ski-alpinisme : à l'assaut de l'Elbrouz !

Le 27 février 2018

Mois d’avril, après 5 mois de compétition à enchainer les voyages en bus, à sillonner les Alpes et les Pyrénées, pour nous battre ardemment au pied des cimes, l’envie de prendre de l’altitude nous grise.

Les projets sont multiples mais l’occasion nous est donnée d’ouvrir une nouvelle voie à ski sur le véritable plus haut sommet d’Europe. En effet loin de nous l’idée de dénigrer l’effort des grimpeurs du plus haut sommet des Alpes, mais le Mont Blanc, n’est géographiquement pas le plus haut sommet du continent.

 

La fin des compétitions signe, pour les skieurs-alpinistes, le retour à la montagne. La forme inhérente au mois de compétition est un vrai plus pour la réalisation d’ascension alpine. Ce bagage nous l’avons pris avec nous dans l’avion nous menant à une petite bourgade russe du nom de Piatigorsk.

Passé le voyage en bus et en 4×4, nous voici au pied de la montagne, au milieu d’une vallée déserte (si ce n’est une petite bergerie et un camp militaire…) et nous attaquons l’ascension, dans un style peu habituel pour nous.

Les sacs de 20 L se sont transformés en 30 kg et nous emportons l’essentiel pour être en autonomie pendant 5 jours.

 

La vue depuis la face nord, la plus connue de l’Elbrouz n’a guère d’allure, une simple taupinière couverte de neiges éternelles, posées au milieu des steppes nord-caucasiennes. 

La face sud n’est pas des plus alpines non plus, avec sa station de ski permettant d’atteindre les 3700 m sans mettre un pied au sol, les chenillettes déposant les conquérants du sommet à 4700 m et les fanions disposés tous les 5 m indiquant la trace jusqu’au sommet.

 

 

Quelle fut alors notre surprise de tomber nez à nez avec une face quasi verticale de plus de 2000 m !

L’ascension s’effectue sans trop d’embuches, nous enchainons les camps, monter et démonter celui-ci est devenu habituel, des journées de 1000 m que nous effectuons d’ordinaire en 1 h, nous prennent ici une journée et nous épuisent jusqu’à l’os.

 

Notre dernier camp sera posé au pied de la paroi rocheuse ouest menant au sommet, à près de 5000 m, dormir au sommet du Mont Blanc, plutôt original…

La journée du sommet est accompagnée d’une météo exceptionnelle : grand soleil et surtout sans vent, même si la partie n’est pas évidente du fait de l’altitude, nous retrouver tous les trois, entre amis, sur ces pentes désertes nous fait exploser de joie arrivés au sommet.

La vue imprenable sur la chaine du Caucase nous fait tourner la tête d’avantage, les sommets d’une envergure comparable à nos chers sommets alpins s’enchainent et ne demandent qu’à être visités.

 

La descente s’effectue sur une neige moquette incroyable et nous retrouvons la vallée dans la journée.

 

 

La Russie est le pays des contrastes, les statues de Lénine sont accolées aux banderoles publicitaires Coca-Cola, les Mercedes sont suivies de Lada datant de l’Union soviétique, et c’est sous ce signe que l’expédition s’est déroulée.

Un sommet à priori banal mis à part son altitude, où les moutons suivant le troupeau s’agglutinent sur les voies ordinaires, n’a pas empêché de dessiner à partir d’un simple coup de crayon sur une carte, une voie extraordinaire, hors du temps, et pourtant si proche de lui.

 

Les contrastes qu’offrent le ski-alpinisme sont saisissants et permettent d’envisager la suite avec grand enthousiasme, les créations dans ce sport n’en sont qu’à leurs balbutiements et le terrain de jeu que nous survolons à l’entrainement sera surement le lieu de nos prochains desseins.

 

 

Joris Perillat-Pessey – Simon Bellabouvier – Ulysse Descamps