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Un nouveau diplôme pour pallier la pénurie d'encadrant

Le 24 juin 2022

Communiqué de presse conjoint de la Fédération française de la montagne et de l’escalade, de l’Union Des Salles d’Escalade et de l’UNION sport et cycle

L’activité escalade a le vent en poupe depuis de nombreuses années. Victime de son succès, l’escalade fait face à une pénurie : il manque des encadrants pour accompagner l’explosion de la pratique et accueillir les grimpeurs en toute sécurité. Face à cet appel à l’aide de ses structures, partagé par de nombreux acteurs du secteur privé, la FFME via sa branche professionnelle, en collaboration avec l’UNION Sport et Cycle et l’Union Des Salles d’Escalade, a décidé d’agir avec un levier d’action prioritaire : une nouvelle offre de formation professionnelle.

« Nous nous réjouissons de ce travail en confiance entre la fédération et les acteurs marchands du secteur qui sont déterminants pour le développement harmonieux de la pratique sur le territoire. Cela illustre parfaitement les contours de la nouvelle gouvernance du sport et la collaboration active qui doit s’installer entre les entreprises de notre filière et les fédérations sportives », mentionne Virgile Caillet délégué général de l’UNION Sport et Cycle.

En effet, accompagner la progression des licenciés au sein des clubs fédéraux est l’essence même de la FFME. Quant aux salles privées, elles ont besoin de moniteurs diplômés, capables d’animer et d’encadrer des prestations comme les anniversaires, les forfaits découvertes, les bébés grimpeurs, les séances loisirs des jeunes.

Aussi, pour soutenir les structures associatives et les salles privées, la fédération, en collaboration avec l’USC et l’UDSE, ne pouvaient pas rester les bras croisés. « Voir un club qui se démène pour trouver les financements nécessaires à une embauche se trouver dans l’incapacité de recruter quelqu’un pour accompagner la progression de ses licenciés, c’est insupportable », témoigne Alain Carrière, président de la FFME.

Des difficultés qui sont réelles et indéniables et que l’on retrouve également dans le privé, « de nombreuses salles d’escalade sont dans l’obligation de fermer des créneaux de pratique par manque de moniteur », déclare Ghislain Brillet président de l’UDSE.

Et ce n’est pas le manque d’attractivité des clubs fédéraux ou des salles privées qui sont en cause : beaucoup de professionnels partagent l’envie de travailler dans le milieu de l’escalade. Cela apporte du sens à l’engagement professionnel de s’impliquer dans une structure qui promeut l’activité sportive pour le plus grand nombre.

Le problème est ailleurs : nous avons observé que l’offre de formation actuelle n’est pas en mesure de pleinement répondre aux besoins.

Pour se former aujourd’hui, il y a deux filières centrées escalade : le CQP et le DEJEPS. Le DEJEPS restera la référence pour les professionnels de l’escalade, mais l’engagement personnel nécessaire à son obtention ne convient pas à tous. L’expérience nous a appris que, pour bien des aspirants aux métiers de l’escalade, passer d’un CQP à un DEJEPS reste compliqué et ne favorise pas les trajectoires de formation. Il faut donc mettre en place un diplôme intermédiaire. Le Titre à Finalité Professionnelle (TFP) sur lequel nous travaillons est un diplôme porté par la FFME en lien avec sa branche visant à améliorer significativement le quotidien des structures et leurs difficultés en termes de ressources humaines. Il sera par ailleurs éligible à l’apprentissage.

Ce nouveau diplôme, contrairement au DEJEPS, ne permettra pas d’acquérir les compétences suivantes :

  • La mise en place et le suivi de cycles d’entrainements,
  • La gestion et la stratégie de projets,
  • Le management d’équipes,
  • La formation de cadre,
  • L’ouverture de voies à un niveau de compétition.

« La pénurie est plus criante encore sur des missions d’encadrement en escalade de type « découverte », ou sur de l’organisation d’événement escalade pour les enfants par exemple. Et ce sont ces créneaux là que nous avons besoin de combler en priorité  », précisent conjointement Ghislain Brillet, président de l’UDSE et Alain Carrière, Président de la FFME.

Par ailleurs, il nous semble évident que, grâce à tous les cours qui sont donnés dans les salles d’escalade, nous initions les futurs pratiquants en falaise qui permettront aux titulaires de DEJEPS de poursuivre leurs activités sur leurs terrains de prédilection.

A la clé, ce nouveau diplôme offrira la possibilité aux jeunes passionnés d’escalade d’entamer un parcours de formation professionnelle.

Cette nouvelle formation doit également permettre l’accès à une trajectoire professionnelle pour des publics éloignés de notre secteur, notamment des jeunes issus de quartiers prioritaires de la ville, pour qui il est essentiel d’ouvrir les portes de la formation et de l’apprentissage.

Quant au contenu du TFP, il est en train d’être défini par un groupe de travail réunissant l’ensemble des acteurs de la filière (FFME, UDSE, USC, les syndicats), en relation avec le Ministère des sports.

« Le sujet de la formation et des parcours professionnels dans le sport sont essentiels. Aussi nous avons engagé depuis plusieurs semaines les échanges, en intégrant les différents experts de nos infrastructures réciproques pour répondre au mieux à nos enjeux communs » précise Virgile Caillet pour l’UNION Sport & Cycle.

Une chose est certaine concernant le contenu : la FFME, en tant que fédération délégataire, se doit d’être très attentive à la sécurité des pratiquants. C’est la condition sine qua non à la confiance du ministère.

« Il nous faut l’assumer : aujourd’hui, aussi bien dans les clubs que dans les salles privées, l’encadrement est parfois réalisé dans des conditions difficiles. Il faut remédier à cette situation. Les agents d’accueil des salles privées, qui souhaitent pouvoir encadrer, doivent pouvoir passer un diplôme accessible permettant de réaliser des prestations d’encadrement.

On se rend compte que de nombreuses vocations naissent des premiers pas sur des structures artificielles. C’est souvent en salle que des premiers mouvements initiés par des professionnels disponibles et aux compétences adaptées se transforment au fil des séances en ambitions plus audacieuses, qu’elles se portent sur de la compétition, des expériences en falaise ou en montagne.

Ces premiers pas dans le milieu de l’escalade, que nous cherchons aujourd’hui à mieux accompagner, permettront à l’ensemble du secteur de grandir et à nos pratiquants de s’épanouir sur tous les terrains de pratique de l’escalade », déclarent, de concert, Alain Carrière président de la FFME et Ghislain Brillet président de l’Union Des Salles d’Escalade.

 

Alain Carrière
Président de la FFME
Ghislain Brillet
Président de l’UDSE
Virgile Caillet
Délégué général de l’USC