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Massy 2018 : Fanny Gibert et Manuel Cornu en or

Le 4 mars 2018

 

Circuit féminin

Au programme de ce circuit féminin : de la force et de la coordination dans quatre blocs aussi intenses qu’esthétiques.

Bloc 1. La salle est comble : la pluie n’a pas découragé les spectateurs, qui sont venus en nombre encourager les meilleurs grimpeurs français. La compétition commence avec un bloc nécessitant une grande coordination sur un jeté délicat. Un bloc que Manon Hily (à l’image ci-dessous) sera la première à sortir, en 4 essais. L’exercice résistera ensuite à Mélanie Sandoz – qui a pourtant caressé la prise finale – ainsi qu’à Julia Chanourdie, qui ne touchera pas la zone.  

Restait la favorite. Fanny Gibert aborde ce premier bloc avec détermination. Elle n’y perdra qu’un essai. Quelques minutes après, le premier bloc sera ensuite enchainé par Flavy Cohaut, dans les dernières secondes de son temps règlementaire.

Plus déversant, saupoudré de petites arquées, le bloc 2 offre un style bien différent. Un style qui correspond bien à Camille Faille, Manon Hily et surtout à Julia Chanourdie et Fanny Gibert, qui se l’offrent toutes les deux à vue.  En revanche, la spécificité des arquées posera plus de problèmes à la toute jeune Flavy Cohaut, 16 ans et cadette deuxième année, ainsi qu’à Mélanie Sandoz.

L’étau se resserre sur le troisième bloc, et les classements s’affinent. Camille Faille l’enchaine à vue. Manon Hily, particulièrement relâchée s’offre également le bloc. Fanny Gibert, déterminée et concentrée, ne laisse transparaître aucun doute. A l’instar de ce bloc 2, la jeune femme ne connaîtra pas l’échec aujourd’hui.

La confiance s’étiole du coté de Flavy Cohaut, qui semble perdre pied depuis son échec au bloc précédent. Elle passera à nouveau à côté de ce troisième bloc.

A l’orée du dernier bloc, Fanny Gibert mène la danse avec trois blocs au compteur. De leur côté, Manon Hily et Camille Faille sont au coude à coude pour décrocher une place sur le podium. Mais rien n’est encore joué.

Camille Faille (ci-dessous à l’image), la locale de l’étape, pourtant porté par son public, ne parviendra pas à toucher la zone de ce dernier bloc. Même scénario pour Manon Hily. Mélanie Sandoz, en revanche, validera la zone. Un résultats néanmoins insuffisant pour remonter dans le classement. Zone validée également pour Julia Chanourdie.

Fanny Gibert survole à vue ce dernier bloc. Elle comprend alors qu’elle vient de décrocher un nouveau titre national. Son troisième en carrière. « J’avais vraiment la hargne sur cette compétition, confirme la championne de France. Je voulais la gagne, et rien d’autre. A la lecture des blocs, j’ai bien senti que tous étaient faisables et surtout que j’allais me faire plaisir à les grimper. »

Manon Hily décroche l’argent. Encore surprise par ce résultat auquel elle ne s’attendait pas, elle réagit : « c’était ma première finale dans un Championnat de France de bloc, j’ai encore du mal à réaliser. Comme je me suis concentrée sur la difficulté cette année, j’ai vraiment abordé cette finale avec du recul. Mon objectif était surtout de me faire plaisir. Puis, l’ouverture m’a convenu et la magie de la compétition a fait le reste. »

Enfin, la locale Camille Faille complète ce podium. « C’est une réelle satisfaction que de monter sur le podium. Une compétition à domicile ce n’est jamais facile à gérer, mais j’ai réussi à tenir le coup mentalement. C’est un vrai progrès pour moi. »

La finale homme enflamme le public

Après le temps de lecture, le circuit des quatre blocs semblait relativement accessible aux six finalistes. La marge d’erreur était donc réduite : la pression monte d’un coup. Le sérieux et la concentration se lisent sur les visages. Isolés dans leur bulle, les grimpeurs se coupent du bruit et du public pour se connecter à leurs sensations.

Le premier bloc, qui paraissait peut-être le plus facile, sera finalement celui qui résistera le plus aux athlètes. Entrée en matière délicate : la prise de zone reste inaccessible à Clément Ozun et Clément Lechaptois.

Guillaume Glairon Mondet, en revanche, fait crier la salle dès son premier essai, qui dure plus de deux minutes. Il offre sur un spectacle incroyable. Se rattrape in extremis, tel un chat, à plusieurs reprises. Et touche par deux fois le top sans parvenir à valider le bloc. Le scénario se reproduit pour Nicolas Januel. Puis, c’est au tour des deux grimpeurs les plus en forme de l’épreuve. Alban Levier enchaîne à vue et Manuel Cornu y perd un essai.

 

Le deuxième bloc cèdera aux assauts des six finalistes.  Avec un Alban Levier en pleine confance, et un Manu Cornu légèrement crispé. Le leader des demi-finales se retrouve le dernier à passer dans les blocs. Psychologiquement, une place des plus complexes à occuper. Mais le mental, c’est justement un de ses points forts. Manu Cornu assume la pression, et en fera sa force.

Au début d’un bloc 3 particulièrement visuel, aux volumes lunaires en escalier, il est au coude à coude avec Alban Levier, qui, jusque-là, signait un parcours parfait. Un seul essai les sépare pour la première marche du podium.

Avec un essai de moins, Nicolas Januel  et Guillaume Glairon Mondet occupent les 3e et 4e places du provisoire.

Pourtant, de ce troisième bloc, les six finalistes ne feront qu’une bouchée. Néanmoins les essais sont comptés, et comme au jeu des chaises musicales, le classement provisoire change à l’avantage de Manu Cornu.

Tout se jouera sur le dernier bloc. Alban Levier (ci-dessus à l’image) l’enchaîne à vue, puis c’est un vibrant Manu Cornu qui prend le départ. Il tremble, glisse d’une main, se rattrape, puis sous les encouragements (hurlements) d’un public déchaîné, sort son bloc et décroche son premier titre de champion de France.

« Finalement, elle m’a porté cette pression. Sur ce dernier bloc, je n’aurais pas tenu sans elle. Je savais que je n’avais pas le droit à l’erreur, ni au moindre essai gaspillé. J’ai serré les prises comme jamais. Quelle joie ! C’est la première fois que je réalise le grand chelem sur une compétition. Sortir tous les blocs et remporter ce Championnat de France sont bien les preuves que la préparation olympique que je suis à Voiron est un vrai soutien. »  

Alban Levier cède donc son titre de champion de France 2017. « J’ai eu un peu trop d’hésitations dans le bloc 3. Mais ce qui compte le plus pour moi, c’est bien le plaisir que j’ai pris sur cette compétition. Les vibrations entre nous, compétiteurs, étaient particulièrement bonnes, et c’est ce que j’aime dans nos compétitions. Je vais donc continuer, donner tout ce que j’ai pour le prochain sélectif ! »

Retrouvez les résultats complets de la compétition.

Résumé des demi-finales

Résumé des qualifications